Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 01:06

Philosogirly© Bitina

Suite à mes deux articles sur l'imagination et le rêve ici et , j'ai eu envie de partager avec vous cette fois-ci un extrait du livre "La poétique de la rêverie" de Gaston Bachelard, le philosophe de l'imagination. L'un de mes préférés d'ailleurs. Un hymne à la poésie et à la rêverie que je vous conseille fortement de lire.

Un rêveur de mots...

Je suis un rêveur de mots, un rêveur de mots écrits. Je crois lire. Un mot m'arrête. Je quitte la page. Les syllabes du mot se mettent à s'agiter. Des accents toniques se mettent à s'inverser. Le mot abandonne son sens comme une surcharge trop lourde qui empêche de rêver. Les mots prennent alors d'autres significations comme s'ils avaient le droit d'être jeunes. Et les mots s'en vont cherchant, dans les fourrés du vocabulaire, de nouvelles compagnies, de mauvaises compagnies. Que de conflits mineurs ne faut-il pas résoudre quand, de la rêverie vagabonde, on revient au vocabulaire raisonnable.

Et c’est pis lorsqu’au lieu de lire je me mets à écrire. Sous la plume, l’anatomie des syllabes se déroule lentement. Le mot vit syllabe par syllabe, en danger de rêveries internes. Comment le maintenir en bloc en l'astreignant à ses habituelles servitudes dans la phrase ébauchée, une phrase qu'on va peut-être rayer du manuscrit ? La rêverie ne ramifie-t-elle pas la phrase commencée ? Le mot est un bourgeon qui tente une ramille. Comment ne pas rêver en écrivant. C'est la plume qui rêve. C'est la page blanche qui donne le droit de rêver. Si seulement on pouvait écrire pour soi seul. Qu'il est dur le destin d'un faiseur de livres ! Il faut tailler et recoudre pour avoir de la suite dans les idées. Mais, écrivant un livre sur la rêverie, le jour n'est-il pas venu de laisser courir la plume, de laisser parler la rêverie dans le temps même où l'on croit la transcrire ? Je suis -- ai-je besoin de le dire ? -- un ignorant en linguistique. Les mots, dans leur lointain passé, ont le passé de mes rêveries. Ils sont, pour un rêveur, pour un rêveur de mots, tout gonflés de vésanies. D'ailleurs, que chacun y songe, qu'il "couve" un peu un mot familier entre tous. Alors, l'éclosion ka plus inattendue, la plus rare, sort du mot qui dormait dans sa signification -- inerte comme un fossile de significations. Oui, vraiment, les mots rêvent.
La-poetique-de-la-reverie

 

Rêveries sur la rêverie - Le rêveur de mots

Rêveries sur la rêverie. « Animus »-« Anima »

Les rêveries vers l'enfance.

Le « cogito » du rêveur.

Rêverie et cosmos.

 

Rendez-vous sur Hellocoton !

Partager cet article
Repost0

commentaires

Follow-Me.jpg

Twitter.jpgMy-Facebook.jpgMy-Pinterest.jpgMy Instagram

     Profil-Blog-cBitina.jpg

 

 

PandaMood.jpg

MyPandaMoodcBitina.gif    

 

 

Categories.jpg       

 

     Philo-Girl.jpg

ladybug 3DComps.jpg

     B-Trendy.jpg

ladybug Mon-Bazart.jpg

     HappyMe-loMinute.jpg

     P-tiboueDeVie.jpg 

     Medley.jpg

     Minute-Geekette.jpg 

     Court-M.jpg

ladybug WeMakeCoolThingsMelt.jpg

 

 

Photography-Tumblr.jpg 

 

Photography.jpg 

 

 

Post-It.jpg

 

Post My Brain Out By Bitina 

Clap-Bitina-Soon2013.gif